Boulevard de la Malibran ….Mais qui était la Malibran ?

Maria Malibran

 Maria Malibran jouant le rôle de Desdémone dans l'Otello de Rossini en 1834.Portrait par François Bouchot. Musée du Louvre.

María-Felicità García, surnommée la Malibran, (24 mars 1808 à Paris23 septembre 1836 à Manchester) est une chanteuse dramatique d’origine espagnole qui connut une gloire inouïe de son temps.

Fille de Manuel Garcia, célèbre ténor de l’époque, María-Felicità était la sœur de Pauline Viardot. Son père lui imposa un enseignement terrifiant, tant par son rythme que par son exigence, et la poussa sur scène dès l’âge de six ans.

En 1825, il l’entraîne dans une tournée aux Amériques pendant laquelle elle échappe au joug paternel grâce au mariage que lui propose un Français du nom d’Eugène Malibran. Ce mariage de complaisance sera annulé quelques années plus tard pour lui permettre d’épouser son amant, le violoniste et compositeur belge Charles-Auguste de Bériot dont elle eut un enfant en 1833. Ce dernier, Charles Wilfrid de Bériot, deviendra un pianiste virtuose. Les Bériot s’installeront à Bruxelles dans un hôtel particulier situé place Fernand Cocq qui sert aujourd’hui de maison communale à Ixelles.

La voix de « la » Malibran, que l’on qualifierait aujourd’hui de mezzo-soprano, la propulsa d’emblée au sommet de la célébrité. D’une tessiture exceptionnellement étendue, elle se prêtait à une virtuosité très en vogue de son temps. Mais c’est par sa sensibilité qu’elle incarna parfaitement la jeune école romantique dans un répertoire comprenant Rossini et Beethoven, mais aussi Bellini et Donizetti et même Mozart. Son style lui valut de solides adversaires, mais aussi le soutien éperdu de Liszt et Chopin.

Enceinte de quelques mois, elle fit une chute de cheval pendant l’été 1836 mais tenta encore d’honorer son public sur scène. En septembre, elle meurt épuisée à Manchester des suites de cet accident. Bériot fera rapatrier son corps à Bruxelles et lui fera construire un imposant mausolée dans le cimetière de Laeken.

Elle laissa un souvenir ébloui à tous ses admirateurs. Alfred de Musset lui a dédié des stances bouleversées dont celle-ci :

« O Ninette ! où sont-ils, belle muse adorée,
Ces accents pleins d’amour, de charme et de terreur,
Qui voltigeaient le soir sur ta lèvre inspirée,
Comme un parfum léger sur l’aubépine en fleur ?
Où vibre maintenant cette voix éplorée,
Cette harpe vivante attachée à ton cœur ? »

Fantasque mais géniale et généreuse, elle illustre un dévouement héroïque à son public, allant jusqu’au sacrifice suprême.

Alors pourquoi “avenue de la Malibran” … tout simplement parce que la cantatrice a vécu une partie de sa vie à Roissy-en-Brie

(Tableau : Maria Malibran jouant le rôle de Desdémone dans l’Otello de Rossini en 1834. Portrait par François Bouchot. Musée du Louvre.)

(Source Wikipédia : ici )

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